« Imaginez la situation : moi, une femme noire de Montréal, qui se présente dans leur réserve pour leur proposer de participer à un triathlon. Disons que mon idée a été accueillie au mieux de manière mitigée ! »
Lorsque la Montréalaise Linda Féquière, ex-policière de la GRC et triathlonienne depuis plus de 20 ans, a présenté pour la première fois son projet de triathlon scolaire aux membres du conseil de bande de Lac-Simon, elle a parlé de son rêve de voir un jour des athlètes issus de communautés autochtones sur le podium olympique.
Deux ans plus tard, ce rêve continue de prendre forme pour une douzaine de jeunes de la communauté autochtone de Lac-Simon, en partie grâce au Camp des recrues RBC. >
Enfant, Mme Féquière voulait devenir gymnaste. Mais elle s’est vite rendu compte que sa mère – qui occupait deux emplois pour subvenir aux besoins de sa famille – ne serait pas en mesure de l’inscrire à des activités sportives organisées. Elle décide alors de se consacrer à la course à pied. Plus tard, à l’âge adulte, elle découvre la natation (à la suite d’une blessure qui l’empêchait d’accumuler les kilomètres). Elle se tourne alors vers le triathlon. Bien que Linda Féquière soit tombée amoureuse de ce sport, elle a été frappée par la faible représentation des minorités visibles aux compétitions.
C’est ainsi qu’elle a approché la communauté algonquienne de Lac-Simon, avec l’idée de mettre sur pied une école de triathlon.
« Imaginez la situation : moi, une femme noire de Montréal, qui se présente dans leur réserve pour leur proposer de participer à un triathlon. Disons que mon idée a été accueillie au mieux de manière mitigée, dit Mme Féquière. Mais quand je me suis adressé au même groupe après la première édition du Triathlon des nations et que je leur ai dit que si Val-d’Or (la communauté voisine) avait de l’or, la communauté de Lac-Simon avait des diamants bruts prêts à briller. »
L’idée a fait son chemin et Mme Féquière a continué d’offrir des occasions aux jeunes de Lac-Simon, notamment en planifiant un voyage d’une fin de semaine au Camp des recrues RBC. Le 23 avril, 12 jeunes athlètes qu’entraîne Mme Féquière ont participé à l’épreuve de qualification du Camp des recrues RBC à Montréal, mesurant leur vitesse, leur force, leur puissance et leur endurance devant des représentants d’organismes nationaux de sports, dont Triathlon Canada.
« Ces jeunes voient le Camp des recrues RBC comme un parcours structuré vers la réalisation de leur rêve olympique, explique Mme Féquière. Mais c’est aussi plus que ça. »
Les jeunes triathloniens de Lac-Simon ont également pu rencontrer des membres des communautés mohawks de la région de Montréal lors d’un rassemblement culturel « un tipi, deux nations » et visiter les coulisses des laboratoires de l’Insectarium de Montréal.
« Les responsables du Camp des recrues RBC sont convaincus que le sport d’élite devrait être accessible à tous les athlètes talentueux et reconnaissent qu’il reste encore du chemin à faire pour rendre notre programme plus accessible aux Noirs, Autochtones ou personnes de couleur, explique Shannon Cole, vice-présidente, Marketing de la marque, RBC. Quand on a entendu parler de l’histoire de Mme Féquière et de son apport à la collectivité, on a tout de suite voulu qu’elle sache qu’elle pouvait soutenir ses athlètes par l’intermédiaire de nos événements locaux. »
En plus d’encourager les athlètes autochtones à participer aux épreuves de qualification habituelles, le Camp des recrues RBC a accueilli cette année des épreuves sur mesure pour les athlètes des Jeux autochtones de l’Amérique du Nord (JAAN). Plus de 300 athlètes y ont participé. Ces efforts viennent compléter le parrainage par RBC des JAAN de 2023 à Kjipuktuk (Halifax), où plus de 5 000 athlètes, entraîneurs et équipes de plus de 756 nations autochtones se réuniront pour célébrer le sport et leur culture.
« Nous savons qu’il peut être difficile pour les athlètes autochtones du Canada de se tailler une place dans le monde du sport. Nous voulons les aider à poursuivre leur rêve olympique », précise Mme Cole.